Phytos Une étude traque les coûts « cachés »
Selon deux chercheurs de l’Inra, les produits phyto coûteraient plus cher qu’ils ne rapportent.
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Deux chercheurs de l’Inra ont réalisé une vaste étude sur les « coûts cachés » de l’utilisation des produits phytosanitaires. Pour réaliser ce travail publié dans la revue Sustainable Agriculture Reviews, Denis Bourguet et Thomas Guillemaud se sont penchés sur une soixantaine de publications datant de 1980 à 2014, consacrées à ce que les économistes appellent les « externalités négatives ». Ils ont ainsi analysé quatre types de coûts : réglementaires, sanitaires, environnementaux et d’évitement (surcoût lié à l’achat d’aliments bio ou l’achat d’équipements de protection pour les agriculteurs...).
Parmi les « externalités négatives » énoncées par les chercheurs, figurent par exemple la destruction des services écosystémiques comme la pollinisation, les impacts sanitaires (cancers, intoxications), l’importance des fonds publics pour contrôler ces substances, les frais d’assainissement ou de dépollution, et le surcoût pour les consommateurs qui souhaitent se protéger, en achetant bio par exemple.
Les chercheurs concluent que ces coûts ont pu être sous-estimés, notamment pour les dégâts sanitaires : selon eux, la prise en compte des effets de l’exposition chronique pourrait faire grimper les coûts en 2005 aux États-Unis, de 1,5 à 15 milliards de dollars, soit dix fois plus. Autre exemple : les coûts réglementaires atteignaient 4 milliards de dollars aux États-Unis dans les années 2000.
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